L’équipe de Naturellement Bischheim a fait sa rentrée et inauguré l’année 2020 ce lundi 6 janvier avec une quatrième rencontre thématique sur les services publics.
Les mouvements sociaux passés et en cours démontrent à quel point les citoyennes et citoyens sont attachés à notre modèle social. Les services publics en font partie. A Bischheim, les services rendus par la collectivité sont nombreux mais insuffisants et mal répartis. Par ailleurs, leur déploiement est trop souvent analysé uniquement d’un point de vue comptable. Ici, comme ailleurs, ces services sont victime des économie budgétaires.
Plutôt que de moins dépenser, l’équipe de Naturellement Bischheim propose de MIEUX dépenser pour répondre aux besoins des habitants en fonction de priorités, notamment dans les quartiers populaires. Redonner du sens à l’action publique dans notre commune, c’était le sens de l’introduction de Gérard SCHANN et des échanges avec les habitant.e.s venu.e.s participer à cette quatrième rencontre.
Ainsi, ce que regrettent les participant.e.s c’est cette vision comptable de la gestion des services publics. L’externalisation du ménage dans les écoles, revenue à plusieurs reprises, est considérée comme négative. Cette externalisation ne prend ainsi pas en compte le rôle des personnes en charge de l’entretien des locaux dans l’équipe éducative. Par ailleurs, les personnes en charge de ces missions sont bien souvent des femmes dans des situations plus ou moins complexes d’un point de vue financier.
Certains proposent par ailleurs d’utiliser les locaux des écoles à d’autres usages en dehors du temps scolaire ou périscolaire. Proposer des activités dans les écoles amènerait aussi les parents d’élèves à tisser d’autres liens avec cette institution qu’est l’école et que beaucoup appréhendent en fonction de leur propre vécu d’enfant par le passé.
Les activités périscolaires sont aussi souvent assurées par des intervenant.e.s aux statuts précaires. Faire de la réussite scolaire et de l’épanouissement des enfants une priorité communale, c’est aussi mobiliser des moyens et déprécariser la situation des intervenants, animateurs périscolaires.
Le rôle des agents communaux est aussi au cœur du service rendu aux habitants. On relève que bien souvent les agents sont davantage volontaires et inventifs que les élus, qu’ils oseraient faire davantage en matière d’écologie par exemple si la ville les suivait dans ce sens. Comme pour la jeunesse, la construction d’une culture commune du service public paraît être un élément essentiel.
Toujours du côté des écoles, une compétence centrale de la commune, on regrette le retard accumulé en matière de restauration scolaire, l’équipe en place étant en responsabilité depuis près de 40 ans, le maire participant à l’exécutif depuis 1983. Ainsi, alors que Schiltigheim ou Strasbourg ont mis en place une tarification solidaire, on attend toujours une action concrète à Bischheim pour permettre à tous les enfants d’avoir accès à un repas équilibré le midi. Une telle offre profiterait notamment aux enfants de nos quartiers et serait à la fois une mesure sociale et de santé public. Il en va de même des produits certifiés « bio » dans les cantines dont la part reste extrêmement faible. Cela pourrait passer là aussi par une internalisation d’un service communal de restauration scolaire digne de ce nom.
En matière de santé, qui n’est certes pas une compétence de la commune, on cite les exemples de Maisons urbaines de Santé dans les quartiers de Strasbourg qui permettent d’améliorer l’accès aux soins de toutes et tous ou encore les Maisons de services publics dans les campagnes qui permettent une mutualisation des services pour éviter leur disparition pure et simple.
Il en va de même de l’animation de la ville. L’exemple du Mesti est alors cité comme un exemple du retrait progressif de la ville. Le Mesti, c’est le seul moment où les jeunes de tous les quartiers se retrouvent ensemble au même endroit. Redonner ses lettres de noblesse au Mesti apparaît comme un enjeu et une véritable « mission de service public », source de lien social, qui devrait être pleinement portée par la ville tout comme la politique en faveur de la jeunesse et des personnes âgées.
En matière de services publics, d’urbanisme, de vie associative, de jeunesse, beaucoup reste à faire à Bischheim !