Prise de parole de Gérard SCHANN
Monsieur le Maire, chers collègues, avant de rentrer dans mon propos, je voudrais juste apporter une petite réponse suite à votre interpellation sur la question du vote par rapport aux adjoints.
Il ne s’agissait pas de voter sur des délégations, cela vous appartient, Monsieur le Maire, de déterminer le périmètre et les délégations données à vos adjoints, comme il vous appartient de constituer votre exécutif comme vous l’entendez dans le cadre des règles de droit.
Il s’agissait de nous prononcer sur le nombre d’adjoints, et ça ça vous appartient, mais pas sur les différentes fonctions. C’est pour ça le vote blanc.
Quant au périmètre de l’adjointe en question sur le développement durable, j’aurai peut-être l’occasion de me prononcer quand nous connaîtrons sa feuille de route et le périmètre exact de son poste.Par ailleurs je voudrais m’associer à ce qui a été dit au début et à l’hommage qui a été rendu, aussi bien aux personnes victimes du Covid et à leurs proches ; ainsi qu’au personnel soignant et aux agents de notre ville, ces premiers de corvée, comme on les appelle, qui ont été en première ligne à l’occasion de la pandémie que nous traversons et qui, comme vous l’avez dit, n’est pas terminée.
Permettez-moi d’abord de faire un petit retour sur la séquence électorale qui s’est close aujourd’hui par ce conseil municipal avant de dire deux mots sur les perspectives pour les 6 ans à venir.
Je voudrais d’abord remercier 132 personnes qui se sont présentées à cette élection à Bischheim. C’est important parce que, avoir 132 personnes à Bischheim qui sont prêtes à s’exposer pour l’intérêt général, je trouve cela assez remarquable et j’aimerais que soient remerciés l’ensemble des candidats qui se sont présentés à cette élection, parce que ce n’est jamais facile de s’exposer comme cela au suffrage universel. Cela montre une forme de vitalité qui est en contraste avec les taux de participation dans cette élection.
Deux mots sur ce taux de participation. Évidemment il est décevant pour une élection municipale, il est en net recul, mais je voudrais dire que pour nous et notre groupe, cela ne remet pas en cause la légitimité du scrutin.
Monsieur le Maire, vous avez une légitimité avec votre équipe pour diriger cette ville pendant les 6 ans à venir. Nous, de notre côté, nous avons reçu un mandat de la part des électeurs de Bischheim, qui est un mandat d’opposants.
Les électeurs ont choisi, il y a une majorité que vous représentez, et nous nous avons à exercer ce mandat d’opposants.
Mandat d’opposants, qu’est ce ça veut dire ? Cela veut dire plusieurs choses.
D’abord, contrôler la manière dont le pouvoir est exercé à Bischheim par la majorité, mais, par ailleurs, nous avons nous aussi une feuille de route, qui est notre projet, que nous avons soumis au débat public et qui a recueilli un peu plus de 35 % des suffrages exprimés. C’est notre boussole et nous exercerons notre mandat ici, au sein du conseil municipal, en fonction de cette boussole.
Vous avez exprimé un certain nombre de choses dans votre discours, je les ai entendues, je les prends comme elles sont. Tout ce qui va dans le sens des priorités que nous avons définies, à savoir, une priorité écologique, une priorité sociale et une urgence démocratique.
Tout ce qui va dans ce sens-là nous en soutiendrons les initiatives et les projets venant des uns et des autres, dans cette salle, pour les 6 ans à venir.
Tout ce que nous estimerons aller à contre sens de ces priorités-là, nous les combattrons. Tel est notre mandat, ici, au sein du conseil municipal de Bischheim et nous le ferons pour les 6 ans à venir.
Deux mots quand même sur la question de l’urgence écologique et de l’urgence climatique. Cela va peut-être vous aider à rédiger la feuille de route pour votre adjointe.
Pour nous c’est une vraie priorité et c’est une vraie urgence.
A la suite du Covid on peut penser que la question économique, et les questions sociales seront importantes aussi.
Comme le disait un de vos anciens collègues à l’Eurométropole, ça ne doit pas masquer la priorité absolue qui est celle de l’urgence climatique.
Nous avons dix ans pour agir. Si nous n’arrivons pas à inverser un certain nombre de choses dans les dix ans, l’urgence sociale sera d’autant plus dramatique.
Les décisions qu’auront à prendre les personnes à responsabilité, si la crise climatique continue, auront des conséquences sociales gravissimes. Évidemment, on ne fait pas d’écologie pour nous sans justice sociale.
On ne fait pas d’écologie sans démocratie parce qu’on ne fait pas le bonheur des gens malgré eux, ou alors on aura changé de régime politique. Ce sont les dictatures qui font cela. Nous pensons qu’il est absolument nécessaire d’être dans le dialogue permanent avec les citoyens sur ces questions-là pour travailler les enjeux de la transition écologique.
Les alertes sont nombreuses dans notre région.
2020 n’a pas été que le Covid. 2020 a été aussi des températures au-delà de tout ce qu’on peut imaginer, au-delà du cercle polaire. C’est maintenant la troisième ou quatrième année de sécheresse que nous connaissons dans notre région.
Pour ceux qui se baladent un peu aux alentours de Bischheim, vous remarquerez, nous sommes début juillet, la moisson a commencé.Il y a 20 ans, la moisson c’était fin juillet. Nous avons un an d’avance par rapport aux dates d’il y a 20 ans.
C’est une urgence absolue. Il y va des questions sociales et de la santé de nos concitoyens et des questions démocratiques.
Voilà pourquoi pour nous cette question est importante et nous serons extrêmement vigilants sur les politiques.
Les signaux que tu donnes sont intéressants. Le fait que ces questions soient transversales, que ce n’est pas une question politique publique mais ça doit se décliner dans l’ensemble des politiques publiques, me paraît une orientation plutôt intéressante.
Je voudrais terminer avec un petit mot sue le troisième tour de ces élections qui est celui de l’intercommunalité, vous l’avez abordé. Je représenterai Bischheim au sein du conseil de l’Eurométropole, je siégerai dans un groupe politique, en espérant qu’il soit majoritaire, mais je suis aussi représentant de la ville de Bischheim et on saura trouver les équilibres pour travailler dans l’intérêt de notre commune et dans l’intérêt général de l’Eurométropole. Je pense qu’il y a un vrai enjeu à l’Eurométropole aussi où il va falloir changer de cap. Je ne veux pas revenir sur un certain nombre de projets inutiles qui ont été mis en œuvre lors du dernier mandat, mais, en termes de gouvernance aussi, il faudra que nous retrouvions une Eurométropole équilibrée entre les villes centres, les villes de première couronne, les villes de deuxième couronne.
Une Eurométropole qui ne mette pas les territoires en concurrence mais en réelle solidarité, aussi bien en interne que vis à vis de l’extérieur (Département, Région… voire le transfrontalier). Il y a là un enjeu très fort puisque, vous le savez, c’est à l’Eurométropole que se décident les grands projets structurants et notamment les projets liés à la transition écologique.
J’ai oublié les remerciements à mes colistiers, à mes coéquipiers. Nous serons 6 présents ici, sur ces orientations.
Pour terminer je voudrais te féliciter, Jean-Louis, pour ta réélection, toi, ton équipe, l’ensemble de tes colistiers.
Dernier petit mot, là aussi ça concerne la campagne électorale, pour dire que cette campagne électorale à Bischheim avait de la gueule. Je crois que les citoyens ont pu choisir parmi des projets qui leur ont été proposés. La campagne a été de bonne tenue et j’espère que les 6 années à venir, ici au conseil municipal, à l’image de la campagne que nous avons connue à Bischheim. Nous avons un peu de pratique par rapport à d’autres et je crois que nous saurons trouver le ton juste qu’il faut au débat démocratique. Pour permettre ce débat, pour permettre aussi que, parfois s’exprime des divergences mais aussi des accords dans l’intérêt de Bischheim, des bischheimoises et des bischheimois.
Merci et bravo à toi Jean-Louis.
Retrouvez l’installation du Conseil Municipal de Bischheim.