Pour la troisième rencontre dans le cadre de la co-construction de notre projet pour l’avenir de Bischheim ce lundi 16 décembre, nous avons mis la jeunesse et l’éducation à l’honneur. Et qui mieux que les jeunes, venus nombreux, pour parler de la jeunesse ?!
Grâce à un format très interactif, les échanges ont été fructueux avec un constat partagé à savoir l’absence de réelle politique pour la jeunesse dans notre commune et la nécessité de faire davantage confiance aux jeunes et les accompagner dans leurs engagements que les récentes marches pour le climat illustrent bien !
Avec une quarantaine de participant.e.s, nous avions un bon groupe pour sonder à la fois ce qui plait à Bischheim, ce qui manque et les pistes d’amélioration et les solutions à imaginer ensemble.

Ce qui plait aux jeunes de Bischheim
Les premiers atouts relevés par les jeunes ont pu paraître étonnants. Ou relève par exemple, la possibilité de trouver quelques commerces et restaurants ouverts tard le soir, le site de la ballastière particulièrement apprécié pour des moments entre amis, les promenades ou encore le footing, les transports en commun pour rejoindre facilement le centre de Strasbourg et notamment le bus de nuit particulièrement utilisé. Les jeunes présents apprécient également la richesse du monde associatif, la possibilité de faire son cursus scolaire à Bischheim jusqu’au bac, la diversité des clubs de sport. Côté enfance, les parents eux reconnaissent la qualité des aires de jeux, de la crèche (Clé de Sol) ou encore la Cour des Boecklin avec sa Cosythèque.
Ce qui manque aux jeunes de Bischheim
Le constat de ce point de vue est implacable et largement partagé : on ne sent pas de réelle politique en faveur de la jeunesse à Bischheim. Si les animations proposées par les associations sont appréciées, les jeunes ne trouvent pas réellement leur place dans l’espace public, pas très « jeunes friendly », et surtout aucun lieu pour se retrouver, passer des moments conviviaux et imaginer puis porter des projets ensemble (cafés, « local jeune »…).
Le manque de rapport direct avec la nature, déjà relevé lors de notre première rencontre consacrée à l’urbanisme, fait aussi partie de leurs préoccupations, en écho avec la lutte contre le réchauffement climatique, pas assez prise en compte à leurs yeux à Bischheim.
Leur parole n’est pour eux pas assez prise en compte. En témoigne l’absence dans notre commune de Conseil municipale des Jeunes ou des enfants, qui existent pourtant dans d’autres villes et depuis longtemps.
Ceux qui fréquentent le lycée Marc Bloch notent qu’il n’y a rien autour pour se retrouver.
Côté parents, on attend une politique éducative un peu plus ambitieuse et faisant la part belle à la solidarité en permettant à chaque enfant de bénéficier au moins d’un repas équilibré par jour.
Enfin, le lien entre les générations, jeunes – anciens de Bischheim, ne leur paraît pas faire l’objet d’actions suffisantes pour l’entretenir, le développer et ainsi permettre un partage d’expériences.
Mais alors, c’est bien beau de râler, mais que proposez-vous ?
Et bien, des propositions, comme tous les citoyens, les jeunes en ont plein et ils l’ont démontré encore lors de cette rencontre où 5 groupes de réflexions se sont formés pour les imaginer.

Petit florilège :
- Repenser les lieux autour de la convivialité (espaces publics peu accueillants/ l’espace public est à tout le monde)
- Mobiliser les entreprises de Bischheim pour accueillir les jeunes en stage (sticker pour les entreprises qui accueillent des jeunes),
- Faire de l’épanouissement des jeunes une priorité,
- Construire un Projet global autour de la jeunesse, la citoyenneté, l’inter-générationnel,
- Pousser les associations à accueillir et intégrer les jeunes dans leurs équipes de bénévoles,
- Créer un pôle jeunesse à la mairie pour gérer des lieux et des activités, avec des jeunes intégrés dans la politique jeunesse,
- Ouvrir un local jeune comme à Hoenheim (avec billard, playstation, possibilité de fêter son anniversaire entre amis…)
- Une navette spéciale pour aller à la Ballastière et des liaisons cyclables entre ce site et les différents quartiers de la ville,
- Créer (enfin) un Conseil des jeunes et un Conseil des enfants,
- Mettre en place des actions de prévention, notamment par l’installation de distributeurs de préservatifs dans les endroits fréquentés par les jeunes,
- Plus de parcs et d’espaces verts (accueillants) !
- Aménager place de la république en marché couvert,
- Mieux s’occuper du quartier des écrivains et de ses jeunes…
Ces pistes de réflexion devront maintenant être travaillées pour trouver leur traduction dans un projet global.
Il faut qu’une équipe municipale accepte de faire confiance aux jeunes, de prendre des risques, de les accompagner et de construire au sein de son administration une « culture commune » pour mettre la jeunesse au cœur de son action, en lien aussi avec d’autres communes par le biais d’un Réseau intercommunal d’animation par exemple.
Il faut aussi partir de la réalité sociologique de la commune, où bon nombre de jeunes peuvent connaître des situations de précarité et des difficultés à accéder à un emploi ou à une formation.
Si ce n’est pas de la responsabilité ou de la compétence directe d’une commune, rien ne l’empêche d’y prendre sa part !